Être parent n’est pas de tout repos ! Si ce rôle apporte son lot de joies et d’émotions, la parentalité est parfois semée d’embûches et certains parents sont désarmés.

Les structures familiales ont beaucoup évolué ces dernières années. Aujourd’hui, un enfant sur deux naît hors mariage, un enfant sur cinq vit dans une famille monoparentale, un enfant sur neuf vit dans une famille recomposée. Quant aux parents, un sur deux perçoit son rôle comme difficile ! La crise sanitaire et économique actuelle accroît davantage leurs difficultés. 

Heureusement, il existe de nombreuses organisations de soutien et de protection de l’enfance. Mais quelles sont les ressources dédiées prioritairement aux parents ? Comment sont accompagnés les parents dans leurs difficultés en France ?

Les dispositifs de soutien à la parentalité en France 

Bien souvent, les questions éducatives sont réduites à l’école. Or, les pouvoirs publics ont tendance à oublier que la parentalité est une question sociétale, car les premiers éducateurs de leurs enfants sont les parents ! 

La parentalité est un enjeu fondamental sur le plan social mais elle reste le parent pauvre des politiques familiales. De nombreux rapports nationaux (et internationaux d’ailleurs) soulignent que les problèmes de parentalité ont des conséquences en termes de santé publique et d’impacts sociaux, comme l’échec scolaire, les conduites à risque, les troubles psychiques, l’absentéisme, la délinquance ou encore la criminalité.

En France, la politique familiale est d’abord centrée sur le financement des allocations et des modes de garde pour la petite enfance. Mais les actions de soutien à la parentalité existent, et passent par six dispositifs, encore trop méconnus :

  • Les réseaux d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents (REAAP) : Présent dans chaque département français, ce réseau rassemble différents professionnels au sein d’associations ou de collectivités publiques, et propose des services aux parents comme de la médiation familiale, des espaces de rencontre, des ateliers de soutien, etc.
  • Les lieux d’accueil enfants/parents (LAEP) : Conçus pour recevoir les jeunes enfants (jusqu’à 6 ans) accompagnés de leurs parents, ces espaces participent à l’éveil et à la socialisation de l’enfant et apportent un appui aux parents dans l’exercice de leur rôle parental.
  • Les Points info famille (PIF) : Ce service informe les familles sur tous les sujets relatifs à la vie quotidienne (logement, santé, droit, prestations sociales, etc.) et les oriente vers les bons interlocuteurs et les structures adéquates.
  • Les contrats locaux d’accompagnement à la scolarité (CLAS) : Le but de ce dispositif est de favoriser la réussite scolaire et promouvoir l’égalité des chances (par exemple, par l’aide aux devoirs). 
  • La médiation familiale : Ce processus vise à établir, maintenir ou renouer un dialogue et des liens familiaux.
  • Les espaces de rencontres : Ces lieux permettent aux parents d’exercer leur droit de visite, pour maintenir ou rétablir le lien dans des situations particulièrement conflictuelles.

Sans imposer un modèle éducatif, ces actions et initiatives, qui varient selon les régions et leurs financements, ont un impact sur la vie des familles. Malheureusement, elles disposent encore de trop peu de soutien financier de la part des pouvoirs publics. 

Le rapport « Soutenir les familles, le meilleur investissement social », du think Tank « Vers le Haut » (publié en 2017 et mis à jour en juillet dernier) propose d’ailleurs d’identifier 5 conseils clés à relayer aux parents, dans la durée – avec une plate-forme web, une application, etc. – comme la lecture d’histoires, l’importance du sommeil, le contrôle des écrans, raconter sa journée, etc. Convaincu que la lutte contre les inégalités ne peut se faire qu’en développant les actions d’accompagnement aux parents dans leurs responsabilités éducatives, le think Tank formule 40 propositions en s’inspirant d’initiatives réussies du terrain en France et à l’étranger.

La formation des professionnels en première ligne

Alors que les parents expriment de plus en plus leur besoin de soutien, les professionnels auxquels ils s’adressent ne sont pas toujours armés pour les accompagner. Face à ces demandes croissantes, il existe désormais des formations diplômantes, sous forme de Diplômes Universitaires. Ces DU émergent depuis quelques années et s’adressent aux professionnels des secteurs sanitaire, éducatif, social ou encore judiciaire. Accessible dans plusieurs universités françaises (Paris, Angers, Nîmes, etc.), ces formations leur permettent d’évaluer les difficultés, d’accompagner ou de prendre en charge les parents, sans les juger ni leur dicter leurs choix.

L’Institut de la Parentalité, créé en 2014, intervient également auprès de tous les acteurs de la périnatalité et de l’enfance (formations, ateliers, séminaires), en travaillant sur les connaissances psychopathologiques des relations parents-enfants. 

En transmettant les bonnes clefs d’accompagnement à la parentalité, on peut alors répondre aux attentes des parents de façon concrète et adaptée à leur situation. Les dispositifs et les actions seront d’autant mieux connus du grand public s’ils bénéficient d’un relais auprès de tous les professionnels qui sont au contact des parents.

La pandémie, nouveau facteur d’épuisement parental  

Changement de routine, conciliation du télétravail et de la famille sous le même toit, perte d’emploi, complication du suivi scolaire, la pandémie qui s’installe dans le temps, a impacté la plupart des familles… entraînant les parents à se questionner davantage sur leur rôle éducatif. L’accumulation de stress et de fatigue a aussi engendré une détresse psychologique nouvelle, pouvant toucher parents comme enfants. 

Cette crise montre bien l’urgence de prendre en compte les difficultés parentales, de dépasser le stade de la réflexion et de se donner les moyens d’actions nécessaires. 

La plupart des institutions qui financent l’accompagnement à la parentalité ne sont pas celles qui récolteront les fruits de leurs actions. Pourtant, « mieux vaut prévenir que guérir » ! Cet adage est plus vrai que jamais, dans un contexte où l’aide à la parentalité est un sujet social mais aussi économique, à long terme.

Publié par L’équipe Share(d)

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