Parent solo : comment réorganiser la vie de famille et inscrire ses enfants dans ce nouveau projet ?

Temps de lecture : 5 min

Se séparer lorsqu’on a vécu ensemble des années et qu’on a fondé une famille qu’on pensait invincible est une rude épreuve … Mais ce qui est encore plus redoutable c’est d’affronter le quotidien, seul, avec, à gérer, les souffrances et les peurs de notre progéniture dues à la séparation , le rythme effréné du quotidien…

Tout bascule, se bouscule, change. Tout sauf une chose : la parentalité. Et oui ! Nous sommes et resterons parent quoi qu’il arrive 🙂

La bonne nouvelle est qu’il n’y existe pas que des désavantages à cette situation. À présent seul maître à bord de votre bateau, vous allez enfin pouvoir décider sans être contesté, proposer sans être mis en boîte, exprimer vos convictions profondes sans qu’elles soient remises en cause … Vous êtes enfin libre! Libre de réorganiser votre vie de famille comme bon vous semble, dans laquelle vos enfants jouent un rôle essentiel.

5 clés pour organiser cette nouvelle vie

1- Clarifier les attentes de chaque membre de la famille

Après une séparation, les attentes évoluent en même temps que la situation change. On ne peut donc pas continuer à vivre en famille sans rien rediscuter ni changer. C’est le moment de provoquer une discussion de famille et de faire un état des lieux de ce chacun attend de cette nouvelle situation. Vous pouvez commencer par vos propres attentes de façon à ouvrir l’échange. Par ex. « Maintenant que je suis seule parent à la maison, j’ai besoin de votre aide dans les tâches ménagères…. ». Laisser chacun s’exprimer permettra à tous de se comprendre. Cet espace de parole dédié à tous permet à chacun de se sentir entendu et compris, et par conséquent d’entendre et de comprendre les autres.

2- Poser un nouveau cadre à la fois ferme et bienveillant

Il s’agit là d’être à l’écoute et de répondre aux besoins de vos enfants sur les plans de l’affection, de la sécurité, de l’appartenance dans le but qu’ils continuent de s’épanouir malgré votre séparation. Vous devez faire preuve de patience, de tolérance, d’écoute, de sensibilité, et de soutien à leur égard. Ça, c’est la bienveillance.

Oui mais vous dans tout ça? Et vos besoins? Qui les entend?

C’est là que la fermeté sera tout autant nécessaire que la bienveillance. Elle permettra de fixer les règles et les limites dont l’enfant a besoin pour se développer en toute sécurité et s’épanouir pleinement. Elle consistera à passer des accords avec vos enfants et vous y tenir, à prendre soin de vous, notamment en exprimant vos besoins à vos enfants de façon à ce qu’ils soient entendus et honorés (ex. « J’ai besoin de calme pouvez-vous me laisser quelques minutes seul(e) »?) .

La fermeté et la bienveillance simultanées sont les piliers de la Discipline Positive de Jane Nelsen et sont le juste milieu entre un style d’éducation autoritaire et un style d’éducation permissif, juste milieu qui vous permettra de trouver plus facilement un terrain d’entente et d’apaiser les tensions familiales.

3- Sérénité et sécurité, vos deux nouveaux maîtres-mots

Stop aux prises de bec avec votre ex-conjoint(e) ! Laissez place à un climat plus serein, même si les tensions demeurent. L’ambiance de quiétude doit devenir votre principale préoccupation. Être à l’écoute, rester patient, respecter vos enfants (leurs besoins, leurs rythmes, leurs désirs) sont tout autant de qualités dont vous récolterez les fruits dans votre relation à votre progéniture, si vous les semez.

La séparation, surtout si elle s’est faite dans le chaos, peut, un moment, mettre en péril l’attachement sécure de vos enfants. Il est donc indispensable de leur rappeler, et surtout de leur montrer, que vous les aimez, qu’ils ne sont pas responsables de cette situation et de les préserver de vos conflits avec votre ex-conjoint(e) (même si les prendre en otage vous démange).

Enfin, planifier à l’avance les routines du quotidien, celles du soir, celles du matin, les dates d’alternance des gardes, viendra les sécuriser davantage.

Petit à petit, ils se sentiront de plus en plus en confiance, apaisés et en sécurité.

4- Rester à l’écoute et favoriser le dialogue

Pas facile de rester à l’écoute lorsque le temps manque, lorsqu’on se retrouve seul à devoir gérer une famille , un quotidien, une maison. Mais il va falloir provoquer ces moments d’écoute, de partage. La qualité est plus importante que la quantité! Autrement dit, ne soyez pas trop ambitieux et laissez-vous aller à 5 ou 10 mn par jour d’échange planifié. Ce sera déjà un bon début. Par ex., vous pouvez intégrer dans votre routine quotidienne ce temps d’échange pour discuter de votre journée. Le week-end où vous gardez votre descendance, vous aurez tout le loisir de planifier un temps d’échange plus long.

Jane Nelsen dans la Discipline positive, parle du Temps d’Échange en Famille (TEF), tout à fait efficace dans les familles mono parentales. Il est constitué de 4 étapes principales:

1-Faire un tour d’appréciations: « Merci pour …. ». Il s’agit de cinq lettres, cinq lettres qui changent la vie. C’est la gratitude. Celle qui aidera chaque membre de la famille à mettre le focus sur les choses positives de sa vie et à la détourner des manques générés par la séparation.

2- Parler de ce qui pose problème. Ceci permettra à chacun d’être entendu dans ses problématiques et de se sentir respecté.

3- Rechercher des solutions en famille face à chaque problématique évoquée, en sélectionner une, l’essayer pendant x temps dans le but d’améliorer la situation.

4- Planifier une sortie en famille en se basant sur les envies de tous histoire de finir sur une touche positive qui en plus, donnera envie à tous de renouveler ces temps d’échange.

5- Revoir les priorités

Pas question de devenir une wonder-woman ou un superman ! D’autant que personne ne vous remettra la médaille du super-héros qui réussit à tout gérer de front alors que vous êtes maintenant seul. Il va donc falloir réviser vos priorités et distinguer ce qui est urgent de ce qui ne l’est pas, et ce qui est important de ce qui ne l’est pas. Inutile de vous dire que vous jetterez à la poubelle ce qui n’est ni important, ni urgent ! Ça, s’appelle le « lâcher-prise ». Une fois votre liste établie, vous pourrez enfin gérer les choses, une par une, et demander de l’aide à vos enfants. Déléguer sera un allié. Pensez-y !

Publié par Eve Aboucaya

Titulaire d'un Bachelor of Education et maman de 3 enfants, Eve A. est Coach certifiée, Formatrice parents/enseignants en Discipline Positive, Auteure et fondatrice de Positiv'Up : http://www.positivup.fr

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